Serge Uberti


CENTAURES

Le désir puissant d'effacer d'un coup de gris anthracite le monde environnant pour amplifier la clameur visuelle d'une image géométrique et primordiale apparue aux yeux de l'artiste et qui dans son primitivisme appartient à chacun de nous.

Lidia Reghini di Pontremoli (juillet 1999)

Une barque légère et suspendue qui semble se mouvoir sur le fil de l'eau entre dans un petit port. Des hommes déchargent une civière recouverte d'une toile. Dessous est étendu quelqu'un. L'homme allongé ouvre les yeux et répond aux questions du maire du pays qui s'est approché de lui. Ainsi il raconte son histoire il est mort mais en même temps il vit. La barque funéraire sur laquelle Il voyageait s'est trompée de route et de destination ;il a suffit d'une erreur de gouvernail, de la distraction du passeur, et la barque s'est retrouvée à naviguer sur les eaux terrestres. De cette façon, couché dans son cercueil, à l'intérieur de ta cage de bois, la cabine il ne réussit plus à rejoindre l'au-delà. "Vilain destin" lui dit le maire. "Mais de qui est la faute ? ". "Il n'y aucune faute" lui répondit le mort. "La seule, peut être, est du passeur", "Il n'y rien à faire, personne ne lira ce que je suis en train d'écrire" dit l'homme. "Personne ne m'aidera, si on proclamait la charge de m'aider, toutes les portes resteraient fermées, fermées toutes les fenêtres, tout le monde resterait au lit, la couverture tirée sur la tête, toute la terre serait un hôtel nocturne".

"J'habite les siècles" continua l'homme. "Je suis ici, je ne sais rien d'autre, je ne peux rien faire d'autre. Ma barque est sans gouvernail et voyage avec le vent qui souffle dans les plus basses régions de la mort."

KAFKA

 


LE LONG CHEMIN


Uberti décrit et recherche ses propres objets avec la perte de toute identité logique à travers la matière et le pinceau, re-proposant le monde de la peinture cultivée (dans te sens de la matière) dans une recherche néo-moderne. sans limites ou références. Son rapport avec les choses et le objets est emblématique, en réalité ils ne deviennent pas icônes mais caractères cycliques de l'histoire. Il y a tout et rien n'est, il n'y a rien et tout est en rapport à la construction de l'habitation dans lequel se rencontrent aussi bien les œuvres que les espace, les objets que les lignes de démarcation, les projections que le explorations. Ses œuvres sur toile ou sur bois sont totalement ouvertes et en rapport avec le reste : elles, même si elles démontrent un champ d'action limité aux grottes habitatives et peut être antre mentale, ont en réalité des limites qui sont le début du discours successif dans une vision qui les amine à une interaction sans fin. Tous les travaux sont liés aux autres par le fantôme de l'artiste qui, invisible cout les dialogues avec une délicatesse unique et propre à lui créant une atmosphère imprégnée de son être : même la date a une saveur indicible, souvenir d'un quotidien passé dans des vies indéfinies et cimentées par la machine du temps. Aujourd'hui lui, issu des étrusques, des égyptiens, et des hypothétiques du troisième millénaire peut être l'ambassadeur d'une histoire déjà écrite, vrai highlander indestructible et immortel vu que son œuvre ne nait et ne meurt jamais. Seulement la connaissance de l'être Serge peut peut-être porter à la quadrature du cercle préhistorique.

 

PAOLO PANCALDI (1999)